Combien d'entre vous ont déjà dit ou entendu l'expression «C'était le bon vieux temps»? Plusieurs, c'est certain. Depuis longtemps, les traditions liées à cette fête de Noël se sont répandues. Mais d'où viennent ces traditions crèches , cantiques, sapins et cadeaux?
Il y a bien des années, Noël était une fête chrétienne qui célébrait la Nativité, la naissance de Jésus. Dans certains pays, issus d'une tradition païenne, les gens décoraient leurs maisons avec des branches d'arbres; de là, le sapin de Noël a pris une place de plus en plus importante dans la décoration. Au fil des ans, les bougies, les rubans, les cheveux d'ange et les figurines se sont ajoutés. Il ne fallait surtout pas oublier de placer l'étoile au sommet de l'arbre, étoile qui représentait celle que les rois mages ont suivie pour trouver l'enfant nouveau-né. Lors de la décoration de l'arbre, on installait la crèche en forme d'étable sous l'arbre: le petit Jésus y apparaissait seulement après la célébration de la messe de minuit. Maintenant, ce sont beaucoup de petits villages illuminés qui remplacent la crèche.
Un illustrateur, Thomas Nast, s'est inspiré de la lecture de contes populaires et a illustré une affiche intitulée " Le père Noël au camp"; il a représenté Saint Nicolas distribuant des cadeaux à des soldats. Cette personnification a connu un franc succès.
Les illustrations modernes du Père Noël s'inspirent encore largement de son style. Un de ses amis commerçant s'est déguisé en père Noël selon l'illustration de Nast et tout en saluant les enfants, leur offrait des sucreries. La tradition d'aller rencontrer le père Noël est encore très populaire aux yeux des enfants. D'autres coutumes sont apparues au fil des ans: guirlandes lumineuses, échange de cadeaux, cartes de vœux, papier de Noël. L'Allemagne a vite compris le potentiel économique de cette fête et l'a popularisée. Les américains se sont dépêchés de l'adopter au 20ième siècle et le Canada a suivi.
Dans notre beau pays hivernal qu'est le Québec, les coutumes se sont installées plus lentement. Dans les années 60 et 70, les familles vivaient simplement. Les hommes travaillaient souvent dans les chantiers ou sur leurs fermes tandis que leurs épouses tenaient maison; elles cuisinaient, cousaient, tricotaient, éduquaient leurs enfants. Ça vaquait grandement pour survivre et encore plus dans le temps des fêtes. Dès novembre, le branle-bas des préparatifs démarrait. Après avoir fait boucherie, on cuisinait les pâtés à la viande, les tourtières, les tartes, le fameux gâteau aux fruits, la bûche de Noël, le sucre à la crème qu'on déposait dans la dépense, sorte de placard pour garder tout ça au frais, en attendant de recevoir la parenté et les amis. La nourriture concoctée par les mamans abondait sur la table. Les enfants, eux, rêvaient aux cadeaux qu'ils aimeraient recevoir. Ils feuilletaient les catalogues Eaton's, Simpson's, Dupuis et Frères et Sears et encerclaient les jouets ou vêtements désirés. Souvent l'argent se faisait rare et les bas de laine accrochés ne recevaient que pommes, oranges, gâteries et vêtements tricotés par les mamans. Dans les familles plus à l'aise, les enfants recevaient des sacs de billes, des soldats de plomb, un ballon, des jouets fabriqués par les papas et même une bicyclette.
Un des grands plaisirs de ce temps consistait à se rendre en forêt pour choisir le sapin qui trônerait dans le salon pendant le temps des fêtes. Souvent, on ne le décorait que le soir du 24. Ce soir-là, les enfants devaient se coucher de bonne heure et malgré l'excitation essayaient de se reposer. Mais comment dormir quand on a le cœur plein de rêves? Malgré l'odeur qui se propageait dans la maison, selon l'Église, il était défendu de manger afin de recevoir la communion et les femmes étaient obligées de toujours porter une coiffure, ce qui n'existe plus aujourd'hui. Le tintement des clochettes installées sur les chevaux indiquait que c'était l'heure de partir en carriole bien emmitouflés pour se rendre à l'église pour la messe de minuit. Dès le retour à la maison, on se débarrassait des manteaux, foulards, mitaines qu'on jetait pêle-mêle sur un lit. On partageait le réveillon avec la famille, on développait les cadeaux , on dansait, on racontait des histoires, on prenait un petit caribou. C'était la fête qui se terminait parfois aux petites heures du matin.
Les années passent et la fête chrétienne n'existe presque plus. Elle devient de plus en plus laïque et commercialisée, les magasins offrant une variété importante de décorations, de cadeaux. De nos jours, les commerçants offrent aux familles la possibilité de se procurer des mets préparés pour alléger les tâches familiales, mais les femmes continuent de jouer un rôle important dans l'organisation de la fête de Noël: servir de bons repas, accueillir la famille et les invités, entretenir la maison, ce qui les empêche de profiter pleinement de cette fête. Beaucoup de familles choisissent l'apport des traîteurs pour l'organisation des repas et même souvent chaque invité apporte un potluck à partager. De nos jours, les papas s'impliquent beaucoup plus; ils ont compris l'importance de leur soutien. Les marchés de Noël ont également fait leur apparition et offrent une grande variété de produits. Ils sont devenus très populaires: un bon moyen d'encourager les artisans et d'acheter local. L'esprit de Noël a changé; elle est encore considérée la fête la plus importante de l'année et est aussi synonyme de joie, de moments festifs traditionnels et de partage.
Pour que la fête de Noël soit encore présente dans nos vies et celle de nos enfants, il ne faut jamais oublier que depuis toujours, elle est un moment de partage, de rencontres familiales ou amicales, où l'amour et l'amitié dominent.
Joyeux Noël à tous!